Guerre France Prusse (1870)

 



À l'été 1870, des centaines de milliers de soldats français et prussiens partent en guerre. Ce conflit va modifier la géographie de l'Europe, un tournant politique historique du vieux continent. Cette guerre sera responsable d'un profond antagonisme entre ces deux nations et un esprit de revanche animera les vaincus. Cette guerre rend impossible toute relation fraternelle loin des idéaux de paix prônés par Victor Hugo dès 1840. 

1867: Paris accueille l'exposition universelle. Le prussien Alfred Krupp, un inventeur de renom, vient présenter un canon de 50 tonnes. Ironie de l'histoire, ce type de canons servira à mener la guerre contre l'Empire français et à assiéger Paris. 

Depuis 1852, la France est un régime impérial, le Second Empire, avec à sa tête Napoléon III. C'est sous son impulsion que Paris connaît de grands chamboulements. Des quartiers sont rasés pour laisser la place à de grands boulevards. C'est le préfet Haussmann qui supervise les travaux.

Juillet 1870: La suprématie française en Europe est menacée. Un cousin du roi Prusse Guillaume 1er est pressenti pour se parer de la couronne de la monarchie espagnole. La classe politique française se sent prise en étau et s'offusque. L'empire demande le retrait de cette candidature et Napoléon III exige que la famille de Guillaume 1er renonce définitivement au trône espagnol.

19 Juillet 1870: La France déclare la guerre à la Prusse.

Fin Juillet 1870: Les armées françaises se déploient à la frontière entre la Lorraine et l'Alsace, de Metz à Belfort. Pour un total de 220 000 hommes. La Prusse en aligne le double.

4 Août 1870: Les prussiens passent à l'attaque, lors de la bataille de Wissembourg.

6 Août 1870: Les armées françaises subissent deux cuisantes défaites à Woerth et à Spicherem. Le conflit s'implante exclusivement sur le sol de l'Empire français. Côté français, 12 000 morts et blessés sont à décompter. 15 000 côté prussien.

Mi-Août: L'armée impériale française doit se replier, elle se retrouve assiéger à Metz. À Sedan, nouvelle débâcle pour l'armée française, 75 000 soldats se retrouvent prisonniers, aux mains de l'armée prussienne. 

Début Septembre 1870: La bataille de Sedan s'avère décisive. Napoléon III capitule. Le II Empire est totalement ruiné et dévasté. Pourtant, la guerre n'est pas encore finie. Profitant de la chute de Napoléon III, les opposants au II Empire le destituent. La République est rétablit en France, le pays connaît un nouveau système, une nouvelle constitution, celle de la IIIème République. À la tête de l'État, un gouvernement de défense national. Le jeune avocat, Léon Gambetta est nommé ministre de la guerre, il a également en charge le ministère de l'intérieur. Il vaut poursuivre la guerre, malgré les cuisantes défaites. Des soldats français sont réunis à Paris,principalement sur les champs Élysées, on dénombre 200.000 hommes dont la moitié sont des gardes mobiles, sans formation au combat. Il y a 300.000 parisiens qui enfilent l'uniforme de la garde nationale, chargés du maintien de l'ordre dans la ville et de ses fortifications. Alors que 130.000 soldats prussiens sont aux abords de la capitale française. Par crainte d'éventuels pillages des prussiens, les paysans de la région parisienne vont rejoindre Paris et ses forteresses. 

19 Septembre 1870: Après de rudes combats, les prussiens encerclent Paris. La capitale est défendue par des soldats de l'armée régulière, des gardes mobiles et la garde nationale. Pour protéger leur ville, les parisiens creusent de profonds fossés et érigent des murs de bastion. Tout autour, ils disposent du matériel d'artillerie lourde pour garder les prussiens à distance. De leur côté, les prussiens ont des canons pouvant tirer jusqu'à trois kilomètres ce qui est insuffisant pour atteindre la capitale mais peut affaiblir la ligne de défense. Manquant d'hommes, les prussiens ne partent pas à l'assaut de la capitale, ils veulent maintenir le siège pour affamer la population. Pour perturber les lignes prussiennes, la France compte sur ses francs-tireurs dont le rôle est d'attirer l'ennemi dans des pièges.  Paris est coupé du monde après que l'ennemi a coupé les lignes télégraphiques.

7 Octobre 1870: Une délégation gouvernementale s'envole de Paris en ballon, à son bord, Léon Gambetta, elle rejoint Tours. Le ministre de l'intérieur croit encore qu'une victoire militaire est possible. À Orléans, l'armée de la Loire est levée grâce à Gambetta, Paris y place beaucoup d'espoir. Au Nord, une autre armée se lève. Ces armées sont constituées de conscrits, de soldats ayant échappés de peu à l'armée Prussienne à Sedan, elle sont dirigées par des officiers en retraite et jeunes soldats ayant grimpés rapidement à l'échelle des grades. Le matériel dont elles disposent n'est pas en bon état.

30 Novembre 1870: Au Sud-Est de Paris, des soldats de la garde mobile et de l'armée régulière lancent une offensive pour briser les lignes prussiennes et rejoindre l'armée de la Loire. Cette tentative se solde par un retentissant échec. Trois jours plus tard, les troupes françaises battent en retraite. L'armée de la Loire subit, elle aussi, un revers cuisant. 

21 Décembre 1870: La vie dans la capitale empire. Les vivres s'amenuisent, les températures sont glaciales et le bois pour se chauffer est rare. La Prusse empêche le ravitaillement en eau potable, les parisiens boivent l'eau de la seine et des maladies se répandent. À la fin de l'année 1870, la faim, les maladies et le froid ont causé la mort de plus de 30.000 âmes. Ce sont principalement les classes populaires qui en souffrent, certains d'entre eux en viennent à se nourrir de rats et de poissons pêchés dans la Seine. Les riches eux se nourrissent d'éléphants, de kangourous ou d'antilopes les animaux du zoo de Vincennes. 

1 Janvier 1871: L'armée prussienne a acheminé des armes suffisamment lourdes pour envisager de bombarder Paris et des points stratégiques. 

8 Janvier 1871: Les tirs d'obus commencent. Ces bombardements dureront deux semaines. 

18 Janvier 1871: Guillaume Ier, roi de Prusse, est proclamé Empereur de l'Allemagne, à Versailles. L'Allemagne est enfin unifiée. 

19 Janvier 1871: Les troupes françaises tentent une nouvelle fois de sortir et de percer les lignes ennemies. Alors qu'elles avaient progressé, les troupes françaises sont stoppées une nouvelle fois par l'artillerie allemande, elle se replient derrière les fortifications de Paris. 

Fin Janvier 1871: Un accord de paix est signé à Versailles. La France doit céder l'Alsace et la Lorraine au nouvel Empire Allemand. Suite à cet accord considéré comme une violence commise à la France, la IIIème République va inculquer dans ses écoles la notion de revanche et faire pousser les germes de la nécessité de récupérer ces terres céder à l'Allemagne. Les écoliers seront habités par une haine viscérale envers l'Empire voisin.

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