Guerre d'Algérie (1954-1962)




 1er Novembre 1954: 

Un autocar se dirige vers Arris, le véhicule serpente les routes du Massif des Aurès, au Nord-Est de l’Algérie. À son bord, le caïd Ben Sadok représentant de l'autorité coloniale française. Le bus est soudainement stoppé par un groupe armé de 15 hommes. Alors que Sadok s'apprête à sortir une arme, il est abattu dans le dos. Un instituteur, un pied-noir, est également abattu. 

L'Algérie:

Le discours colonial français prétendait être l'auteur de l'Algérie. Selon eux, avant leur arrivée, l'Algérie n'était qu'un immense terrain marécageux et la France l'a rendu accueillante, chaleureuse, attrayante elle l'a développé, toujours d'après le récit colonial, en instaurant un dispositif routier et en multipliant les constructions essentielles. 

Le peuple local possédait les terres et les algériens savaient à qui appartenaient telle ou telle parcelle de terre, ils n'avaient pas mis en place de titre de propriété. Les transactions s'effectuaient oralement. À leur arrivée, les colons français venus vivre de l'autre côté de la Méditerranée se sont appropriés ces terres en prétextant que personne n'y vivait, faute de documents administratifs. Ils ont chassé les populations autochtones. Les colons français ne se contentent pas de spolier les terres des algériens mais mettent des lois racistes et strictes en place. De plus, ils nomment des noms de communes et de lieux publics du noms de personnalités françaises ou sonnant français. Dans les villes et villages, algériens et français sont séparés, les premiers vivent dans des appartements précaires, les autres dans des appartements ou villas plus confortables et spacieuses, cossus. 

À l'école, des lois racistes sont en vigueur, les enfants algériens doivent parler français malgré que ce ne soit pas leur langue maternelle et que personne ne le parle dans leur famille. S'ils parlent l'arabe, ils exposent à des sanctions.

Au lendemain de la 1ère guerre mondiale, les colons français délaissent les campagnes et s'installent en ville. Les propriétaires terriens délèguent la charge de leurs terres à des employés, parfois des locaux. À Oran, on croise, à cette époque d'avantage de français, les locaux eux-mêmes délaissent l'usage de l'arabe et parlent exclusivement en français. Malheureusement, beaucoup d'enfants algériens n'ont pas accès à l'école, on dénombre jusqu'à 81% d'analphabètes à l'entre deux guerres et ce jusqu'aux années 1950. Les écoles indigènes et coloniales ne bénéficient pas des mêmes moyens financiers. Il extrêmement rare, voire impossible, pour un algérien de réaliser des études supérieures. La propagande coloniale affirme que les arabes sont une race inférieure, que leur cerveau est moins développé 

100 000 Algériens sont envoyés au front par l'État français pour combattre contre l'Allemagne nazie. En pleine guerre, un politicien algérien du nom de Ferhat Abbas publie le manifeste du peuple Algérien. Cet ouvrage affirme qu'il existe bel et bien un peuple algérien et une nation algérienne. Il exige la reconnaissance de la nation algérienne. À la chute de l'Allemagne nazie, alors que l'Europe clame la liberté des peuples, elle continue de coloniser une grande partie du globe. Les français d'Algérie célèbrent la libération. Les militants algériens pour l'indépendance se font entendre, ils réclament l'égalité de droits dans la rue. 

8 Mai 1945: Dans la région de Sétif, de nombreuses manifestations sont organisées. Un jeune homme brandit le drapeau indépendantiste. La loi coloniale l'interdit, il sera abattu par la police. L'armée coloniale multiplie les arrestations et exécute sans procès de nombreux jeunes algériens. C'est une répression sanglante qu'organise l'ordre colonial. L'armée française bombarde une partie du pays et tire à vue, 15 000 algériens perdent la vie. 

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, l'État français promet une citoyenneté pleine et entière à tous les algériens et citoyens de l'empire colonial. Ainsi même les partis indépendantistes sont autorisés à se présenter aux élections, en théorie. En réalité, les bureaux de vote sont surveillés et les électeurs intimidés. Malgré tout, les partis clamant l'indépendance progressent dans les urnes et obtiennent des sièges au sein de la nouvelle assemblée algérienne. En réalité, le pouvoir colonial contrôle toute la vie politique. Les indépendantistes agissent dans l'ombre et éduquent les enfants à l'étude coranique 2 heures par jour ainsi qu'une éducation patriotique de l'Algérie.

Au crépuscule des années 1940, les jeunes algériens se politisent d'avantage. Les partis politiques comme le MTLD, fondé en 1946, gagnent de nombreux membres et appellent à une Algérie libre et indépendante où les Algériens seront maîtres de leurs destins. Le parti possède son propre organe de presse.

Des militants indépendantistes considèrent que la politique est une impasse et entrent alors dans la clandestinité. Ils fondent, en 1947, l'Organisation Spéciale, ils se fournissent en armes et rejoignent les montagnes. 

À cette même époque, beaucoup d'Algériens vivent en France et exercent des professions éreintantes. Une grande partie de ces travailleurs algériens se syndiquent et rejoignent la CGT. Le MTLD est également présent ainsi que le PCF. Le 14 Juillet 1953, une manifestation est organisée appelant à la paix. Le MTLD brandit fièrement le drapeau algérien en arrivant place de la Nation, lieu où se retrouve le cortège en fin de manifestation. La police française ouvre le feu, sept personnes meurent dont 6 algériens du MTLD et 1 français du PCF, 126 individus sont blessés. L'auteur Albert Camus est indigné et dénonce le racisme de la France.  

L'empire colonial français est en délicatesse, de partout, les colonisés se révoltent. En Indochine, la guerre a éclaté en 1946 et se termine en 1954, avec le retrait des troupes françaises. Cette région obtient son indépendance, le pays est disloqué entre le Laos, le Vietnam et le Cambodge. Cette cinglante défaite française renforce la détermination des indépendantistes algériens. 

En Novembre 1954, la lutte armée des indépendantistes s'organise, les indépendantistes sont décidés et s'attaquent aux lieux stratégiques des colons français dans tout le pays. Ces hommes se regroupent au sein du FLN. Ils lancent un appel à la révolte. C'est la Toussaint Rouge, plusieurs militaires et colons perdent la vie. 

Le ministre de l'intérieur, François Mitterrand se déplace et appelle au calme tout en indiquant que la police va tout faire pour mettre au pli les criminels responsables de ses actes. Sauf que la France se bat contre un adversaire invisible et déterminé.

Au lendemain des attaques du FLN contre l'État français, l'Empire colonial répond par un État d'Urgence. La France mène une opération dîtes de pacification, tout homme considéré comme rebelle est abattu sur le champ par l'armée coloniale. A l'Est de l'Algérie, la police et l'armée coloniales commettent de véritables rafles et autres exactions. Des villages entiers sont vidés de leurs habitants. De nombreuses personnes se retrouvent sur les bords de la route, faisant d'eux des réfugiés, ces images rappellent les français, entres d'autres, abandonnant leur vie durant l'occupation allemande. Les français d'Algérie, autrement dit les colons, se disent prêts à prendre eux-mêmes les armes pour que l'Algérie demeure française. L'Etat colonial mène une propagande visant à monter les algériens les uns contre les autres, en filmant l'armée coloniale distribuant des armes aux algériens soutenant l'Algérie française. Elle a l'effet inverse, plus les actions de pacification de l'armée coloniale s'intensifient plus les algériens se tournent vers les mouvements d'indépendance. 

En Août 1955, le FLN s'attaque à des villages de colons en Algérie et tue une centaine d'individus en deux jours, ces indépendantistes étaient armés uniquement de haches et autres armes blanches. En représailles, l'armée coloniale française massacre 10000 civils algériens. A.Camus se rend à Alger pour appeler à la paix, il est vivement chahuté par les colons. En France, les élections législatives de 1956, voient la mise en œuvre d'un Front Républicain. C'est le socialiste Guy Mollet qui devient Président du Conseil des ministres, équivalent de 1er Ministre sous la Vème République. Il veut conduire à la paix en Algérie et que le sang cesse de couler. 

Deux jours après sa nomination, Mollet se rend en Algérie, il est pris à parti par les français d'Algérie, autrement dit les pieds noirs, les colons et nomme dans la foulée un ministre consacré à la question algérienne. Le gouvernement affirme sa volonté de conserver l'Algérie sous le joug colonial et propose des mesures sociales visant à calmer les revendications indépendantistes et à rétablir l'ordre. Le gouvernement de Mollet réclame au parlement des pouvoirs spéciaux afin de mater la rébellion en Algérie, il les obtient. La guerre s'intensifie et la France envoie des contingents sur place, cette guerre ne demeure pas l'affaire des soldats de métier mais les conscrits aussi sont envoyés en Algérie. Malgré les sanctions encourues, certains refusent de faire la guerre en Algérie, c'est le cas d'Alban Liechti, militant communiste, qui sera emprisonné pendant 4 ans pour son refus. Les Algériens considérés français par l'État colonial sont également incorporés dans l'armée.

Les cadres du FLN se réfugient en Égypte. Les communistes algériens se joignent au côté du mouvement indépendantiste malgré leurs divergences. Le FLN enjoint la jeunesse étudiante à les rejoindre, le mouvement a besoin de têtes pensantes. Tout en les prévenant des risques encourus.  Le mouvement est toujours clandestin mais parvient à recruter davantage et forme ses membres au combat, ils parviennent à se développer dans l'ensemble du territoire algérien. 

En Août 1956, le FLN organise le Congrès de la Soummam, en Kabylie, le but est d'organiser le mouvement. La branche armée et la branche politique sont divisées afin d'être plus efficace, ils pensent également à l'après et dessinent la carte de la future Algérie indépendante en différentes administrations. Le FLN tente également de s'implanter en France, en prospectant auprès des algériens vivant en Métropole. Beaucoup de français se désintéressent du conflit colonial en jeu en Algérie, néanmoins des français de gauche appellent à la paix, lors d'une de ces manifestations des pacifistes sont agressés par des militants d'extrême droite. Tandis que des nationalistes de droite/extrême droite s'engagent d'eux-mêmes en Algérie pour l'Algérie française, on retrouve plusieurs pétainistes.   

En Algérie de nombreuses tensions sont présentes, des algériens n'hésitent pas à collaborer avec les colons français et les représailles du FLN sont terribles, de nombreux civils ayant trahit leur nation et la révolution nationale sont abattus. En Octobre 1956, la crise du Canal de Suez éclate suite à la nationalisation par l'Égypte. La France s'allie avec Israël et le Royaume-Uni et remporte ce conflit sur le plan militaire mais en sort affaiblit politiquement sur la scène internationale. 

Les conscrits qui arrivent sur place, en Algérie, découvrent les mensonges de l'État français. Les algériens vivent dans une grande précarité. Pour redorer son blason, la France via son armée lance une campagne médicale importante et s'intéresse à l'école. Ce sont des conscrits qui se chargent de remplir ses missions. L'Empire colonial prétend comble les manques dont il est le responsable, cette propagande grotesque ne prend pas. La branche armée du FLN (Front de Libération Nationale), l'ALN (Armée de Libération Nationale) se savant en effectif moindre que l'armée coloniale organise des actions de sabotages ainsi que des embuscades, ils connaissent mieux le territoire que les colons. 

Lors de cette même année 1956, l'armée coloniale française adopte une nouvelle tactique pour semer le trouble chez l'adversaire en recrutant des algériens dans ses rangs, les harkis. L'armée française se met à commettre des actes de torture y compris sur des civils dont des mineurs. 

En Août 1956, le conflit prend une nouvelle tournure, des défenseurs de l'Algérie française commettent un attentat dans la Casbah à Alger faisant 16 morts. L'ALN répond en commettant à son tour des attaques contre des lieux publics connus pour recevoir des français.

En Décembre 1956, le Président des Maires d'Algérie, Amédée Froger est tué par des indépendantistes algériens. Le jour de ses funérailles, des militants de l'Algérie Française assassinent  6 algériens au hasard pour venger ce descendant de colons. Ce qui espéraient encore une réconciliation sont effondrés et doivent se rendre à l'évidence.

En début d'année 1957, le général Massu est envoyé sur place. Il multiplie les actes de tortures. En Février, lui et ses hommes interpellent le leader de la branche armée du FLN, Larbi Ben M'hidi. Il sera exécuté sans procès, dans une ferme. À la même période, des soldats français en fin de service regagnent l'hexagone et dénoncent les actes de torture de l'armée coloniale. Ces nouvelles font l'effet d'une bombe. Guy Mollet réagit et affirme que lui et son gouvernement sont opposés à tout acte de torture en Algérie. 

En Algérie, le FLN voit plusieurs de ses leaders être interpellés par l'armée coloniale. Il se voit contraint de quitter le territoire algérien et de se regrouper en Tunisie et au Maroc pour rassembler les forces en présence. L'ALN peut compter sur le soutien logistique en armement de Républiques Socialistes tels que la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie, mais aussi des États arabes. Plusieurs de leurs hommes vont s'entraîner en Égypte et dans les autres pays de l'entente arabe, comme le Liban, la Libye... Pendant ce temps, le FLN tente de peser politiquement à l'international, mais n'ayant pas le monopole des voix des algériens vivant en France, ils s'attaquent à des membres du MNA (Mouvement National Algérien) également favorable à l'indépendance algérienne. 

En 1957, la finale de Coupe de France se déroule à Colombes. Ali Chekkal est l'invité d'honneur, il s'agit de l'ancien vice-président de l'Assemblée algérienne, il doit prononcer un discours en faveur de l'Algérie française et accuser les membres du FLN des pires crimes. Le FLN veut sa mort et Ben Sadok parviendra à l'éliminer, d'une balle logée en plein cœur. Un an plus tard, toujours sur le terrain du football, le FLN monte l'équipe nationale d'Algérie, non reconnue par la FIFA, elle est composée de "déserteurs" de l'Équipe de France, le plus connu est le stéphanois, Rachid Mekhloufi. 

À l'été 1957, après qu'une équipe de journaliste étasunienne se soit immiscé dans les rangs du FLN, le sénateur, et futur président des États-Unis, John Fitzgerald Kennedy délivre un discours en faveur de l'indépendance algérienne. À l'ONU, le représentant français s'oppose à une intervention onusienne et clame que le problème algérien est celui de la France.

À cette même époque, la ligne Morice, du nom du ministre radical (centre gauche) de la défense, est mise en place en Algérie. Elle se situe à la frontière entre l'Algérie et la Tunisie. Elle s'étend sur une distance de 460km et a pour objectif d'intercepter les membres du FLN de leurs bases tunisiennes. Alors que des soldats du FLN font transiter des armes de la Tunisie vers l'Algérie, pour mettre fin à ces opérations, l'armée française sur ordre du général Jouhaud bombarde un village tunisien, Sakiet Sidi Youssef, l'opération militaire est un véritable crime de guerre, plus de 70 civils tunisiens, dont une douzaine d'enfants, sont massacrés.

Au mois de Mai 1958, les pieds-noirs participent et soutiennent la tentative de putsch de généraux français. Ils veulent empêcher la mise en place du gouvernement de Pierre Pflimlin, troisième président du conseil des ministres depuis la chute du gouvernement Mollet. Les gouvernements s'enchaînent et ne durent pas durant cette crise coloniale en Algérie. Le président de la République, René Coty, nomme De Gaulle président du conseil. Cette nomination met fin au putsch vu qu'elle satisfait les putschistes. Dès son arrivée, De Gaulle élabore la constitution de la Vème République qui sera validée par référendum. En fin d'année 1958, des élections présidentielles sont organisées, René Coty démissionne. De Gaulle est élu avec 78% des votes et devient président de la République.

Pendant que De Gaulle mène campagne pour la constitution d'une nouvelle République, le FLN forme un gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), depuis Le Caire. Le GPRA appelle à boycotter le référendum de De Gaulle mais ce dernier réquisitionne l'armée pour conduire la population aux bureaux de vote. 

Toujours dans l'esprit de pacification, De Gaulle entame de grands travaux pour moderniser l'Algérie, en espérant que cela atténue les relations et que le FLN dépose les armes. Il en est rien. Le FLN continue de mener des attaques en France et en Algérie contre l'économie et les représentants de l'autorité française. Des camps d'internement sont créés pour y enfermer les militants indépendantistes algériens. En Mars 1958, Maurice Papon devient le Préfet de Police de Paris, avec l'accord du gouvernement, il sera chargé de mener à bien les arrestations des membres du FLN et de mener les interrogatoires, pour cela il usera de la torture. 

En Algérie, l'armée coloniale française de De Gaulle commet de nombreux crimes de guerres. Des membres de l'ALN sont arrêtés et aussitôt exécutés sans procès, les femmes, elles, sont violées par des groupes d'hommes. Comme les États-Unis au Vietnam, l'armée française utilise du napalm et incendie des hectares de forêt. Les combattants vont accuser le coup, la guerre semble perdue pour les indépendantistes

L'armée française parvient, courant 1959, à infiltrer l'ALN et semer le trouble dans leurs rangs. On dénombre à cette époque plus d'Algériens dans les rangs de l'armée française qu'au sein de l'ALN. Parmi ces harkis, il y a de nombreux anciens fellagas, ils ont trahit la cause du FLN et enfilé la tenue coloniale. Ils livrent des informations capitales à la France.

Durant l'année 1959, la France crée des camps de regroupement, le but est de couper le FLN de la population civile. Ces camps où sont amassés les civils sont surveillés en permanence par l'armée coloniale. Les conditions de vie y sont très rudimentaires, les vivres manquent cruellement beaucoup d'algériens y souffrent de malnutrition, principalement les enfants. Jusqu'à 1/4 de la population algérienne vivra dans ces camps. 

En Septembre 1959, De Gaulle se positionne en faveur d'un vote sur l'auto détermination de l'Algérie. Les pieds-noirs se sentent trahis. De Gaulle entrevoit toujours une solution politique au conflit, il ne compte pas quitter le territoire mais plutôt laisser un peu plus de manœuvre aux algériens dans la gestion de ce territoire. Néanmoins, l'afflux de matériels militaires continue. Refusant toujours de négocier avec le FLN (Front de Libération Nationale) sur l'avenir de l'Algérie, De Gaulle se tourne vers le MNA (Mouvement National Algérien). Problème pour De Gaulle, le MNA revendique à son tour l'indépendance totale de l'Algérie. De vives tensions s'installent également entre MNA et FNL, les seconds se considèrent comme le bloc central de l'opposition et de l'échec du président français en Algérie et ne comptent pas partager les lauriers de cette victoire avec leurs compatriotes du MNA. Une guerre fratricide éclate entre ces deux mouvements.

Dans les rangs de l'armée coloniale française, De Gaulle perd de son aura et le général Massu déclare publiquement ses désaccords avec le président de la République. Il se voit contraint de quitter l'Algérie et de regagner la France. 

Janvier 1960

Des militaires et colons (pieds-noirs) organisent une insurrection en soutien au Général Massu. Il s'agit de la semaine des barricades. Les événements vont dégénérés et les insurrections vont coûtés la vie à 14 gendarmes mobiles déployés par l'États et à 6 soutiens de l'Algérie française. 

Septembre 1960

Des artistes et intellectuels de gauche publient un manifeste, connu comme Manifeste des 121 est titré Déclaration sur le droit à l'insoumission dans la Guerre d'Algérie. Les signataires de ce Manifeste contre la poursuite de la guerre en Algérie sont ouvertement de gauche voire d'extrême gauche et dénonce le colonialisme français. Ils appellent les français à déposer les armes et ne pas prendre part à l'oppression d'un peuple.

Voici le manifeste en question.

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Octobre 1960

Un contre manifeste, celui-ci signé par des gens pro-Algérie française, répond au premier. Il se nomme Manifeste des intellectuels français pour la résistance à l'abandon. Il rassemble plus de signataires que le premier, avec 185 voix. Il est publié dans des journaux de droite Le Figaro et Carrefour.  

Décembre 1960

De Gaulle se rend en Algérie et fait savoir qu'il entend soumettre à un référendum l'autodétermination du peuple d'Algérie. Aussitôt, les Français d'Algérie se mettent en grève. 

À Alger, des manifestations sont organisées par les pieds-noirs et éclatent en émeutes. De Gaulle est désormais leur ennemi. Quand le chef d'État évoque le futur de l'Algérie, d'une Algérie indépendante, la fracture est définitive avec les français d'Algérie. 

Le 19 Décembre des représentants de l'ONU reconnaissent le droit à l'indépendance de l'Algérie. 

Janvier 1961

Les français sont appelés aux urnes pour un référendum sur l'autodétermination de l'Algérie. La question est la suivante.

« Approuvez-vous le projet de loi soumis au peuple français par le président de la République et concernant l'autodétermination des populations algériennes et l'organisation des pouvoirs publics en Algérie avant l'autodétermination ? »

Le "oui" l'emporte largement, il récolte 75% des suffrages exprimés. Le texte stipule que: L'article 1 de ce projet de loi prévoit que, lorsque les conditions de sécurité le permettront, le destin politique de l'Algérie par rapport à la République française sera décidé par les populations algériennes. Son article 2 prévoit que, jusqu'à l'autodétermination, des décrets pris en conseil des ministres organiseront l'institution d'un organe exécutif et d'assemblées délibérantes en Algérie, et la coopération entre communautés.

Février 1961

Des colons favorables à l'Algérie française, les anciens meneurs de la semaine des barricades, insurrection contre De Gaulle, en Février 1960, se réunissent en Espagne fasciste dirigée d'une main de fer par Franco. Ils y fonde ce qui devient l'OAS (Organisation de l'Armée Secrète). Ce sont des militants d'extrême droite d'où le soutien de Franco. 

Mars 1961

L'OAS assassine le maire d'Évian Camille Blanc (SFIO). Le maire socialiste avait accepté que sa commune accueille les pourparlers entre le gouvernement français et le GPRA (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne) branche politique du FLN. 

Avril 1961

Se sentant trahit par le référendum en faveur de l'autodétermination du peuple algérien, des militaires français, principalement des généraux, mènent un putsch et sont soutenus par des français d'Algérie. Ils considèrent que la victoire française est proche.

Debré, premier ministre, alerte sur la possibilité que le putsch des généraux mène une attaque en métropole. 

Le putsch s'avère être un échec retentissant. Néanmoins, plusieurs des militaires de carrière ayant participé à cette insurrection ratée rejoignent les rangs de l'OAS, il en est de même pour des pieds-noirs radicalisés. 

Mai 1961

Le 31 Mai, le commissaire Gavoury chargé de la sécurité d'Alger est tué par les hommes de l'OAS, à son domicile.

Les négociations reprennent entre le gouvernement français et le FLN. En gage de bonne volonté, la France décrète une trêve des opérations militaires contre le FLN et libère 6.000 indépendantistes. 

Octobre 1961

Alors que plusieurs officiers de police ont été abattus par le FLN, le préfet Papon décrète un couvre-feu. En réponse, des algériens de France décident d'organiser une manifestation pacifique le 17 Octobre. Alors que la manifestations se déroule sans heurts, dans la bonne humeur, des coups de feu retentissent et des hommes s'écroulent. Durant des semaines, de nombreux algériens sont interpellés et torturés par les autorités françaises.

À la même période, l'OAS multiplie les attentats semant le chaos des deux côtés de la méditerranée. En Février 1962, le domicile de Malraux, écrivain et ministre gaulliste, est pris pour cible. L'attentat fait une victime, une fillette voisine de Malraux. Elle perd la vue. 

Mars 1962

Un cessez le feu est signé entre la France et le Gouvernement Provisoire d'Algérie. Une question demeure, que vont devenir les Français d'Algérie ? Suite aux accords d'Évian, l'armée française quitte progressivement l'Algérie dès le 19 Mars 1962. L'administration coloniale commence également à plier bagage.

L'OAS recherche l'affrontement direct avec l'armée française et mène plusieurs actions terroristes contre l'armée française. À Bab El Oued, l'OAS organise une embuscade, 6 appelés sont tués froidement par l'OAS est l'une des plus retentissantes. Les représailles de l'armée française sont d'une extrême violence, il bloque tous les accès de Bab El Oued, des affrontements éclatent entre l'OAS et l'armée française faisant état de 20 morts côté OAS et d'une quinzaine côté armée. Des membres du commando de l'OAS parviennent à s'échapper par les égouts, avec la complicité des pieds noirs et de certains militaires. 

À la fin du mois de Mars, à Rocher Noir, s'installe le pouvoir exécutif composé d'algériens et de français. Ils ont pour objectif d'organiser la transition 

Ayant servi la France, les Harkis craignent pour leur vie. Certains quittent l'Algérie avec leur famille, ils se regroupent dans des camps militaires et rejoignent la France. Ils vivent dans des conditions extrêmement pénibles et leur intégration peine à se faire. Quelques semaines plus tard, deux tiers des français d'Algérie ont rejoins la Métropole et laissé toute une vie derrière eux.

Début juillet 1962, l'Algérie devient officiellement indépendante suite aux votes de référendums des deux côtés de la Méditerranée. 

Malgré l'indépendance algérienne, l'OAS continue de mener des attaques terroristes et de semer le chaos en Algérie. Ils pratiquent la politiquent de la Terre brûlée. L'OAS entend rendre à l'Algérie les terres commes elles étaient en 1830.

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