La dernière tentation du Christ


 Ce film a suscité de vives polémiques. Le Jésus emprunt au doute, fuyant sa destinée, coupable de péchés a créé de nombreuses indignations chez les plus fervents catholiques. Dans ce film, le réalisateur Martin Scorcese y dépeint un Christ profondément humain, loin d'un être idéal, divin. Quand Jésus se rend au bordel où Marie-Madeleine reçoit ses clients ainsi que la scène dans laquelle Jésus commet le péché de chair ont fortement scandalisé les plus pieux et réactionnaires des catholiques, cette scène où il fait l'amour à MM est dans une vision du diable, dans ce que la vie de Jésus aurait pu être s'il avait succombé à l'offre du diable, en suivant une vie ordinaire plutôt que la destinée que lui réservait Dieu. En 1985, le réalisateur étasunien trouve alors le soutien de producteur français et du ministère de la culture, là encore les catholiques français vont faire pression pour que le film ne voit pas le jour, ils bloquent la ligne téléphonique du ministère. L'église organise des processions en guise de pression. L'archevêque de Paris, fait pression sur l'Élysée et obtient la suppression des subventions du ministère de la culture. 

Le film se fait malgré les difficultés rencontrées, la diffusion dans les cinémas étasuniens commencent à l'été 1988. Évidemment, les extrémistes religieux étasuniens sont présent pour manifester leur opposition à la diffusion de La dernière tentation du Christ, ils se regroupent devant les salles et tentent par tous les moyens d'empêcher les spectateurs de s'y rendre. 

Pour faire part de leur opposition au film, les catholiques les plus intégristes ont mené des actions d'une grande violence. Tout commence 6 ans avant le film, en 1982, Scorcese cherche un producteur et les studios Paramount sont favorables pour financer ce film. Pourtant, Paramount finira par renoncer sous les pressions des protestants étasuniens, ces derniers relaient des pétitions et leur envoient des courriers assez menaçants. De riches et fervents catholiques rassemblent de colossales sommes d'argent afin de nuire au film, ainsi un pasteur prétend pouvoir racheter le film dans le but de le détruire, et un méthodiste se finance du temps de parole dans les grands médias pour descendre le film en pièces. Les catholiques manifestent en grand nombre devant Universal et s'en précisément Wasserman, patron d'universal et... Juif. 

Les studios Universal décident d'avancer la sortie du film de quelques semaines, afin que le public juge s'il est blasphématoire ou non et ainsi calmer les ébats. La colère gronde également en Europe, un cinéaste italien, très pieux, accuse le film de tous les maux et tombe dans l'antisémitisme. Un avocat milanais demande que le film soit censuré. Des religieux français considèrent que ce n'est pas un droit d'offenser des croyants dans leur foi. Une communauté évangélique de sœurs françaises fait circuler un communiqué cotre ce film. Tout le monde catholique s'est déchaîné sur ce film et incite implicitement à s'en prendre à la diffusion de l'œuvre de Scorcese. 

En France, des salles de cinéma sont prises à parties. Le 3 Octobre 1988, le cinéma Le Building à Besançon est incendié par un catholique intégriste, membre du FN. Autre événement tragique, dans la nuit du 22 au 23 Octobre 1988, c'est le cinéma Saint-Michel à Paris qui est visé par un attentat à la bombe. Les auteurs du second attentat était en lien avec celui du premier. Dans les deux cas, il s'agit de catholiques intégristes accusant le film de Scorcese de blasphèmes. Entre ces deux événements tragiques majeurs, le 8 Octobre dans un autre cinéma parisien, à Montparnasse, un spectateur décède d'un arrêt cardiaque suite à une autre attaque de ces intégristes catholiques, à la bombe lacrymogène. Un incendie est déclaré au cinéma le Gaumont Opéra. 

En Suisse et en Allemagne, là-aussi, des catholiques intégristes perturbent la diffusion de films avec des prières dans les salles et entrées des cinémas et entament des chants religieux. D'autres pays ont vu le film directement censuré sur accusation de blasphème, c'est le cas en Turquie, Argentine, Irlande, Chili ou encore le Mexique.

https://youtu.be/_zLuaDvTkro

Ces événements tragiques montrent l'importance de défendre le droit au blasphème partie intégrante de la liberté d'expression. Oui, nous avons le droit de se moquer, de caricaturer, de détourner les messages religieux, leurs symboles. Ne laissons pas les fanatiques triompher. 

Dans ce film, on y découvre d'abord un Jésus plein de doute, il se sait suivit d'une force mais ignore s'il s'agit de Dieu ou du diable. Les romains se tournent vers lui, en tant que charpentier, pour concevoir des croix sur lesquelles sont crucifiés les ennemis de Rome. Beaucoup de juifs, dont Judas, le lui reprochent. Il part dans le désert voisin dans un but spirituel, Jésus rencontre un homme de Dieu auquel il se confie sur ses péchés et ses craintes d'homme. Alors que son interlocuteur lui assure qu'il est le messie, Jésus refuse de se qualifier ainsi.

Il regagne la ville en compagnie de son compagnon Judas et empêche la lapidation de Marie Madeleine. Cette dernière étant une prostituée. Jésus en clamant que chacun pêche et qu'il serait alors malhonnête de juger les péchés des autres plutôt que les siens. Quand Jésus s'apprête à reprendre la route de la voie spirituelle, plusieurs hommes le suivent et deviendront ses apôtres. 

Jésus rencontre le prophète Jean Baptiste, celui-ci baptiste Jésus et lui transmets certains préceptes importants enseignés par Dieu. Jean Baptiste confirme à Jésus qu'il le messie tant attendu. Jésus s'isole un temps attendu une apparition et un message de Dieu, il voit venir à lui Satan qui tente de le convaincre de le rejoindre, Jésus, malgré la fatigue, parvient à résister.

Il intègre enfin le fait qu'il est le messie envoyé par Dieu, le fils unique de ce même Dieu. Il parcourt la région affirmant être le messie. Bien que Jésus réalise des miracles, lorsqu'il se rend à Nazareth pour les prévenir d'un drame à venir, il n'est pas écouté et doit quitter le ville. Il se rend ensuite à Jérusalem où il clame que Dieu n'est pas israélite et est victime d'une cohue populaire. Après avoir évoqué l'amour suite à des paroles divines, puis la rébellion contre Rome suite à la vision d'une hache, il commence à voir la destinée qui l'attend: la crucifixion. Il confie la nécessité qu'il meurt sur une croix à Judas et le convainc de le livrer à Rome. Alors que Jésus passe son dernier repas entouré de ses apôtres, Judas s'éclipse. 

Une fois arrêté, Jésus est conduit devant le préfet Pilate. Entre eux se crée une discussion des plus intéressantes où les deux hommes échangent leur vision du monde. Jésus lui promet qu'il libérera la Judée de Rome après sa mort et lui annonce la chute de l'Empire. Pilate lui assure que bien que Jésus prétend prôner l'amour son message peut devenir aussi violent que s'il détenait des armes et que le peuple de Judée ne veut pas vivre autrement ni vénérer d'autres Dieux que ceux de la mythologie romaine. Pilate développe l'idée que vouloir changer les moeurs de Rome est un acte de violence, contrairement à ce que Jésus prétend. Le Christ est ensuite battu violemment, les soldats romain le coiffe d'une couronne d'épines et le conduisent à Golgotha où il est crucifié. Sur sa croix apparaît le sigle INRI, signifiant "Jésus le Nazaréen, roi des Juifs".

Jésus appelé par un ange descend de la croix et rejoint Marie-Madeleine avec qui il commet le péché de chair, alors qu'il coûte enfin à une vie basique, et fonde une famille. Hélas pour Jésus, elle meurt des mains de Dieu, il se retrouve seule avec ses enfants avant que l'ange lui fait rencontrer Marie-Béthanie, avec cette dernière, et ses sœurs, Jésus élève ses enfants. Jésus rencontre Paul, ce dernier qui n'était pas l'un de ses fidèles de son vivant, narre devant une foulée la résurrection du Christ, ce qui déplaît fortement à Jésus. Le Christ lui révèle alors que ce sont des balivernes, qu'il n'est pas mort sur la croix, vu que Dieu la libéré avant que la faucheuse ne l'emporte.

Alors qu'il est sur son lit de mort, vieux, Jésus reçoit la visite de Judas. Ce dernier est en colère contre le messie, le leader qu'il a suivit durant tant d'années. En effet, Judas, lui en veut de ne pas être mort sur la croix comme il se devait et qu'en vivant une vie d'homme ordinaire, il a précipité la perte du peuple juif, ce dernier n'ayant aucun leader à suivre. Jésus se défend en assurant qu'il a suivit l'ange envoyé par Dieu, son père et à ce moment là, Judas fait une révélation essentielle. Ce n'est pas un ange que Jésus a suivit mais Satan, le diable avait revêtu l'apparence d'une fillette pour convaincre Jésus de le suivre et ainsi Jésus a cédé à la tentation d'une vie banale.

Face à cette vérité révélatrice, Jésus parvient à s'extirper de son lit de mort et en priant convainc Dieu d'effacer cette réalité alternative et de revenir en arrière. Jésus est de nouveau sur sa croix où il trouve la mort comme convenu.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Il était une fois en France: Joseph Joanovici (BD)

La guerre des autres

Guerre d'Algérie (1954-1962)